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FUDOKAN DOJO

Site de l'association FUDOKAN, Dojo de Kendo à Marseille - affiliée à la Fédération Française de Judo, F.F.J.K.D.A.,

KANGEIKO de Février 2010 à O.U.H.S

Cette année encore des membres de Fudokan se sont rendus au Kangeiko de février au Japon et plus precisement à l'université ou enseigne Sakudo Senseï. Osaka University Health and Sport sciences.
Chacun exprime ses impressions sur ce séjour exceptionnel et vous donnerons j'espère l'envie d'y participer l'année prochaine ou pour les futures années.


Pour les images  cliquez sur le petit ours
bouhsear.gif


Pour certain et vue de l'extérieur, la dureté du Kangeiko pourrait être de la violence et ne pas être compatible avec de l'éducation. Mais ce n'est pas le cas ici car avec l'enseignement de Sakudo Sensei, les senseis et les Motodachis font travailler les Kohais jusqu'à leur limites physiques et mentales et un peu plus, mais, juste un peu plus, pour leur permettre de trouver les ressources pour avancer. Avancer, au sens propre car Tai Atari après Tai Atari même dans un gymnase de Basket le mur est vite arrivé et si on veut se décoller il faut bien avancer et donc au sens figuré progresser... dans le placement du centre, dans la décontraction, dans la maitrise de sa peur.

De plus, la progression vient aussi de l'environnement car avec des pratiquants de 5 ans a 85 ans, le
brassage des générations est plus fort que dans la lecture de Pilote et puis dans ce mélange avec ces très très jeunes qui sont la des 4h45 et qui a 7h s'en retournent a l'école comme d'ailleurs certains senseis ou OB/OG (old boy/girl) qui vont au boulot et ces pratiquantes de Naginata, ces collégiens adolescents il y a une diversité de pratiques tout a fait différentes peut être des stages fermés de compétiteurs ou de gradés ++ qui nécessitent une adaptation, une écoute une compréhension de l'autre bref un travail de la relation qui va au delà du croisement des shinais.

Enfin si Sakudo Sensei est façonné de  tradition jusqu'a l'utilisation du Japonais sous une forme ancienne qui même pour les Japonaise est parfois difficile a comprendre il est ouvert a la modernité par sa curiosité de tout, sa proximité de chacun.
Je ne sais pas si on peut traduire par : à chaque instant nous sommes le résultat de notre (et beaucoup plus) passe et en même temps nous construisons notre (et beaucoup plus) avenir le " ici et maintenant" du Zen mais ce Kangeiko moment unique est  grâce a l'impulsion de Sakudo et Kanzaki senseis, aussi, un moment de modernité.
Il me faut aussi remercier Hiro qui m'a fait découvrir le Kendo et qui a accompagné le Fudokan jour après jour avec joie, attention et précaution. Quand je me rappelle le premier jour de notre rencontre et au delà de la technique, je me souviens du sentiment de confiance qui ne m'a pas quitte depuis et que j'ai retrouvé pendant ce Kangeiko dans tous les échanges même les plus "bousculants".

Michel Issenjou

 

 

Cette année, la météo fût plus clémente que l'an passé (cela peut paraître trivial, mais pratiquer entre 0° et 4° est bien moins difficile qu'entre -3° et 0°).

Le Kangeiko, vous l'aurez compris, c’est le froid, la rigueur, une constante mise à l'épreuve de notre ego et sans cesse repousser nos limites physiques et mentales.

Mais par-dessus tout, c'est une expérience humaine.

L'enseignement des sensei, d'une qualité exceptionnelle, rayonne littéralement sur les étudiants, qui à leur tour ont  une grande soif d'apprendre.

Un motodachi ne reste jamais seul, les élèves accourent vers lui, se rentrent dedans, c'est une bataille à qui pratiquera le plus, recevra le savoir (c'est sur, on voit rarement cela en France). Personne n'est complaisant, il n'y a pas de cadeaux, on peut se retrouver facilement dé casqué par un sensei, jeté à terre ou contre un mur, attaqué à même le sol, mais cela n'est jamais gratuit, c'est toujours dans le but d'enseigner, de se dépasser. Ce qui compte, c'est l'intention, la justesse du geste et de la posture.

Nous travaillons là sur les fondements du kendo : le ki ken tai, le tame et surtout le zanshin. Il n'y a pas de fioritures comme on peut en retrouver dans le shiaï, elles sont d'ailleurs sévèrement punies à la grande surprise de certains.

Mais ne nous méprenons pas, tout cela se fait dans le respect et la joie de pratiquer ensemble, tous embarqués sur le même navire spartiate et peu chauffé. Pour l'anecdote, après un entrainement, les japonais ne vous saluent pas en disant "bonjour" mais "heureux d'avoir fait un effort avec vous".

Donc après l'effort, le réconfort:

Des soirées inoubliables auprès des sensei, des étudiants et des visiteurs, la nourriture y est abondante et le saké coule à flots. Ne pensez donc pas entamer un régime draconien pendant le kangeiko (personnellement j'y ai pris plus de 2kg en une semaine), les repas y sont chaleureux et dans la plus grande tradition festive et je pense guerrière du Japon.

On en sort rarement indemne, on y rit, parle, rencontre divers pratiquants de tout le japon, voire du monde entier. Il y règne une fraternité propre au kangeiko, ce qui est essentiel dans un dojo au japon.

vivement le prochain kangeiko!

 

Antoine Aubin

 

 

Pour la seconde année, j'ai participé au  Kangeiko de l'Université d'éducation physique et sportive d'Osaka (OUHS ou Taïdaï).
Ce stage, qui dure 15 jours, est la "spécialité" de l'Université, reconnue comme tel dans tout le Japon et au delà de ces frontières.
Un rayonnement dû à la qualité des enseignants, Sakudo Sensei (8ème Dan Hanshi), Kanzaki Sensei (8ème Dan Hanshi) et
Kokubo Sensei (8ème Dan Hanshi) et à la valeur des étudiants formés.
   On ne va pas à ce stage pour apprendre des "techniques (dites) supérieures" ou pour se préparer spécifiquement aux shiaïs.
Si c'était votre but, passer votre chemin, car vous serez très déçu.
Ici, on vous amène à vos limites physiques et mentales, grâce à une pratique intensive dans le froid. L'asa geiko, qui commence le matin à 5h00,
se compose de trois étapes :
- 40 min de kirikaeshi
- 40 min de kakari geiko
- 40 min de ji geiko
On travaille le kirikaeshi en grand. On recherche le geste juste plutôt qu'une vitesse excessive, dénaturant la forme pure du geste.
On se donne à fond, quelque soit son niveau technique, son niveau physique ou son âge. On se doit de donner le meilleur de nous même.
On a mal, on sature, on puise au fond de nous, on se sert de l'ambiance et de la cohésion du groupe qui nous porte, qui nous pousse à poursuivre.
Et on va de l'avant, encore et encore!
Le travail des motodachis est d'une importance extrême. Ce sont principalement les Senseis et les Sempais qui sont à ces postes.
Leur travail n'est pas simplement de nous amener "dans le rouge", Ils sont le support de notre pratique. C'est le lien, par la voix et les gestes, avec nous qui
nous permet de "tenir" et de "se sortir les trips". Ils modulent le rythme de l'exercice et la dureté de leurs attentes en fonction de nos réponses. Ils nous
poussent quand notre réponse physique est présente, ils nous tirent quand il ne nous reste plus que le mental.
   Alors pourquoi le faire? Parce que c'est une expérience unique de toucher du bout des doigts le kendo originel (d'avant guerre selon certains Senseis),
de pratiquer pour nous simple kenshi à un autre niveau et finalement de faire progresser notre pratique. Parce que même si l'on ne parle pas la même langue,
on est tous unis dans l'effort et dans la volonté de poursuivre dans la voie. Le Kangeiko est un lieu où se pratique un kendo d'échanges.

Xavier Boyaud


 

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